Nous sommes nombreux à nous débattre avec notre mal d'écrire. Nous qui, en quête désespérée d'éditeur, trouvons un refuge auprès de plateformes d'accueil. MonBestseller* est de celles-là.
Depuis mon intégration j'ai retrouvé le cheminement des questions. Qui nous permettent la lucidité de nos choix. Après avoir lu différentes chroniques, je propose une réflexion : écrire, un sacerdoce, un paradoxe.
Ecrire est, sans nul doute un inconfort. Quel combat que de vouloir tutoyer les anges du sublime ! Que de tourner les yeux avec convoitise vers la littérature que nous vénérons.
C'est parce qu'une phrase nous a bouleversés, sûrement à l'âge où nous étions encore tendres, que, nous avons pu nous dire : ceci est la Beauté. Et pour donner de la splendeur à notre existence, nous avons eu le désir fou de la rechercher, portés par une pulsion : celle de vouloir s'y frotter, de se laisser emporter par la conviction de notre nécessité à écrire. Croire. Toutes nos raisons de ne pas résister, une certaine indulgence à notre égard et le pari de nos capacités vont alors nous livrer au plus angoissant des paradoxes : la nourriture littéraire nous donne à la fois l'énergie et l'humilité.
"Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas". Ça, ça vous paralyse et ça vous enflamme pour toujours.
Et je me laisse convaincre qu'il m'est nécessaire de prendre le voile dans ce fabuleux ministère. Je patauge, je travaille. On sait la part que représente le talent...
Et je me laisse convaincre qu'il m'est nécessaire de prendre le voile dans ce fabuleux ministère. Je patauge, je travaille. On sait la part que représente le talent...
Un grand metteur en scène dit : "Avant d'être artiste, sachons être artisan". Ecrire avant de souhaiter être lu c'est, à chaque mot, me demander pourquoi j'écris et si ce mot est celui que je veux placer là, qui est juste et sans artifice. Traquer la vacuité, le cliché, l'inopportun, l'insipide, le bancal. Tout a déjà été abordé de la plus éclatante des manières. Si j'étais Colette ou Duras, je le saurais... Et cependant je m'y remets.
Le paradoxe se dédouble : plaisir de libérer, de se perfectionner, et sanctionner sans cesse.
Admirer, admirer toujours. Etre bouleversé par les écrivains, les poètes, les artistes que l'on pourrait nommer "De sang et de lumière" avec Laurent Gaudé.
Et se confronter à soi-même. Que pouvons-nous dire de l'écriture que nos maîtres n'ont déjà dit ? Pour moi il reste l'exigence, et la perception de mes limites. Il reste ce pincement au ventre quand on croit qu'on a été en adéquation avec l'idée, le ressenti, et l'épuration. Il reste le vertige quand on accepte que ce mot aille avec ce mot et que la phrase existe.
"Je m'avance dans la pesanteur et la liquidité des mots" écrit Henri Bauchau.
Oui, écrire c'est douter (Duras), c'est ne pas être capable de se libérer de ce doute et laisser à nos désespoirs la force de nous porter.
Encore une fois.
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